Monsieur à l’abricot. ------------------- 16.05.2008 -------


Photo © Sophie Thouvenin

Mes mirettes gourmandes et impudiques vous contemplent fiévreusement.
Disposant avec habileté, ce fébrile sourire en virgule sur le coin de ma bouche.
Toute ébouriffée par ces savoureux effluves de votre peau, j’hume toxicomane.
Votre bouche aérienne, le long de ma nuque me donne la chair de poule et …
Inévitablement mes petits seins siamois gonflent alors avec arrogance.
Pendant que mes yeux scintillent d’envies inavouées, je déguste, savoure,...

J’ose même imaginer sournoise que ces anges ne susurrent plus …
« Retiens toi, retiens toi, retiens toi,... Retiens toi ! »

Des fois, vos yeux m’interrogent. Mais je ne dis mot. J’use, rougis et ruse.
Non... je ne peux vous avouer. Vous feriez comme les autres, jadis.   

« Si vous pouviez arrêter d’être aussi beau !
Je pourrais -peut être- reposer mes yeux, un court instant »
Me dis-je sans cesse, dans le fond poussiéreux de mon crâne mou.
Mes réflexes engourdis par l’envie, fourmillent des étoiles obscènes.
Je désire votre chair, jusqu’à ce que ma bouche se remplisse d’amour,
Alors, je baisse les paupières, comme pour ne plus vous voir.

Blindée comme un blockhaus, armée jusqu’au dent, à l’affût de la fragile faille.
Je me préserve, me protége, ou plutôt, disons… je fais semblant,
D’une pathétique auto persuasion gangréneuse, me voilà prisonnière.  
Sans cœur fixe, esseulée, lasse, agglutinée à la vitrine du maraîcher.
Où tous ces fruits délicats narguent mes poches trouées et inlassablement vides.
Ma peau de Femme, haillon sordide de redondances bien pâles.         
J’aimerais être froide comme un frigo vide, … Et un jour oui … un jour je serai abjecte.

Je ne suis plus une enfant, et pourtant naïve, je songe…
Mes nerfs de sucre, môme écorchée trop sensible.
Saupoudrent mes rêves insolents, éhontés. Des illusions d’amour, et pire encore.  
J’aimerais juste me glisser dans votre grand manteau d’Homme.
Me sentir toute petite, minuscule, blottie dans vos bras si forts.
Je divague, m’égare, m’enlise…

Et vlà que j’ai le cœur qui bat pour deux.
Les anges m’ont mis du scotch sur la bouche.

 

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