En vie. à ------------------- 09.03.2008 -------


Envie de vivre à tour de bras, des sens à tout va. Qui vont et viennent.
Envie d’aimer à en mourir, m’émouvoir. Une magistrale gifle, brûlante.  
Qui ferait s’écrouler toutes mes mauvaises prémonitions noiraudes de mon réalisme terne.
Majestueux. Sincère, remuerait tripes, fouetterait, claquerait mon sang étourdis.

Ne plus jamais, ô éminent jamais, perdre une seule miette de ma brève vie, …
J’ose, utopiste, imaginer que deux mains se poseront sur mes mains, puis mes seins.
Un serviteur en un dessein sensible, amoureux, fougueux, et audacieux…
Le temps, telle une valse infinie, ferait tournoyer, tournicoter nos appétences.
Dans un ouragan hallucinant, le désir incinère. Aujourd’hui, j’étouffe, mes vieux os.

Gloutonne, charnue, douce, onctueuse, ma gourmandise qui empourpre mes joues.
Comme une effarouchée. Un baiser, convoitises, fantasmes et frénésies indécentes.
Friandises, et autres bêtises d’enfant femme rêveuse solitaire. Bécoterait.
J’imagine des images. Plein les mirettes, ces mirages si peu sages.

Sur le bout de mes lèvres mouillées, j’aimerais susurrer la saveur sucrée salée…
J’aspirerais, et j’aimerais y laisser s’écouler subrepticement…
Mais ce n’est que la pluie dans mes cheveux qui ruisselle, hélas.
Me taillant une robe prés du corps, ne laissant paraître que mes abandons.

Tout c’est comme arrêté autour de moi, ou presque. Ivre de souvenirs.
Dans cette rue grisâtre. Plantée là, je scrute les visages dissimulés.
Je goutte du bout de ma langue la pluie, et j’attends ce mirage.
Le clapotis des gouttes sur mon crâne, j’entends, j’écoute, goutte à goutte.
Les cieux pianotent sur ma tête sa mélodie mélancolique.

C’est beau.

Un instant mes yeux s’humectent.
Je ne sais même plus si c’est la tristesse, l’angoisse, le chagrin,
Ou juste la beauté immorale de cette vie qui se révèle, qui réveille en moi ces désirs avoués.
Et qui dans sa culminante bienfaisance, défile sous mes pas incertains.
  
En attendant,
Mon imagination me fait tomber dans les bras de tous les hommes passants.
Je jauge, juge, m’interroge, rêvasse aussi un peu à toutes ces caresses. Mais reste dubitative.
Je navigue aussi dans ces placards, où ces hommes en rangées putribondes,
Tentent en vain de je ne sais quoi… Je ne sais même pas pourquoi j’y vais. Qui sait ?
Je dois être bien idiote, pour y croire, Quoique… Il y en a un…
Enfin, … Oui, non… Ne sois pas si rapide en besogne.

J’ai froid et je bouillonne d’impatience, méfiante.
J’aime la liberté, la solitude, mais pas l’abandon…
Je tente en vain d’apprécier la vie comme elle vient,
Mais l’arrière goût âpre, l’amertume revient comme un ras de maré.

Je m’ennuie.

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