« Un dimanche d'Eté  »--06.07.2009
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J’embarque légère, les yeux moqueurs et humides sur ce manège tournicota,
Enivrée, s’entremêle mélancolie, mélodie du bonheur et autres valses d’Amélie.
Je reste troublée, comme l’orgeat dans cette eau précipiteuse et fraîche.
Elle forme des nuages de volupté, dans ce verre dégoulinant ces perles d’eau.
Il fait si précieusement chaud. Mon petit esprit en vapeur, vaporise des rêves.
C’est si exquisément beau.

Il y a tous les ingrédients indispensables à cet état mystérieux.
Comme une jolie recette inexpliquée. Aigre douce.
Un conte pour enfant que je suis au-delà de tout ça.
Monsieur Piano mijote, concocte ses notes dont il a le secret.
Elles s’envolent comme des petits papillons palpitants,
Eléphantesques flocons singuliers emportés,
Par les bourrasques des mes idées frivoles.
Résonnent, petits échos dans les ecchymoses de mon cœur ensaucisonné.
La rue elle, est morte, tout est si vide et si calme. Vrombissant.
La chaleur accable et même à travers ces épais rideaux opaques,
Monsieur soleil illumine de toutes parts ces reflets miroitants sur mes murs si blancs.
On dirait une valse à facette, un feu d’artifice flamboyant.
Le ventilateur rutile, pendant que Dame bécane, elle s’essouffle.

Je passe sur le canapé, allongeant mon dos meurtris,
Pour des siestes où mes rêves jouent d’émoi, se jouent de moi.
J’y croise un Chris McCandless timide qui m’offre son amour.
Et puis j’use le dossier de cette chaise de mon enfance,
Elle laisse ces sillons sur mes cuisses de femme, comme des chips ondulés.
J’y regarde des films qui m’empoignent le cœur. J’y pleure aussi parfois.

Et pour essuyer ces larmes de crocodiles, je m’en vais à la salle de bain,
Lave mon linge blanc, immaculé, de mes mains moites, alors toutes fripées.
Puis l’étends délicatement, à moitié nue, sur mon si petit balcon,
Comme ces italiennes aux fenêtres de leur appartements exigus.

Que font les autres, tous ces petits gens, un dimanche d’été ?
Ceux qui courent dans tous les sens tous les autres jours de la semaine ?
Sont-ils comme moi, emmitouflés dans une palette de manichéisme bariolée ?
Je ne sais pas.

Alors j’écris des vers comme pour vider ce vide versatile.
Sans issue, c’est vrai … je l’aime pourtant, et je me plais à rêvasser.
Ma joie de vivre s’étiole abondante aux reflets des miroirs scintillants.
Le tonnerre au loin, voilà que ça gronde, ça grouille, assourdissant.
Comme si ce préparait une magnifique fête de tous les sens.
Autre chose. Alors j’imagine un instant.
Je suis là, plantée à regarder le linge sécher.
Il danse, donne vie à monsieur piano, chorégraphie de l’ennuie.
Les petites gouttes tombent, accordant le doute.
Leur périple jusqu’à ce qu’elles s’assèchent sur ces planchers déjà trop chaud.

L’ennuie a quelque chose d’extraordinaire,
Car la routine, le simple apparat d’une vie simple
Prend des aspects de tableaux féériques.

 

 

 

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